LES STADES DE L’OGC NICE

« LE RAY DE 1927 À 2013 : UN STADE, MILLE VISAGES »

Entre sa création et sa démolition, le stade du Ray connut de nombreuses configurations. L’installation champêtre des origines laissera peu à peu sa place à une enceinte totalement rénovée à l’après-guerre avant de tomber en décrépitude dans les années 90 et de retrouver des couleurs dans les années 2000. Historique d’une vie mouvementée.

NB : les documents présentés dans cette exposition sont tirés d’archives personnelles, mais aussi de contributions de membres du groupe Facebook « OGC Nice Histoire – Musée du Gym » (cités en légende de chaque archive).

30 janvier 1927, la naissance du Ray

Initialement, l’inauguration du stade du Ray aurait dû avoir lieu le 25 décembre 1926, mais une vague de froid rendit le terrain impraticable et la cérémonie fût reportée. Le stade sera finalement inauguré le dimanche 30 janvier 1927, alors que l’OGC Nice évolue en deuxième division de la Ligue du Sud Est.

Avant 1927, le Gym jouait sur un terrain qui était situé à l’ouest de la ville, vers l’avenue de la Californie (en lieu et place du square Marcel Kirchner, précisément). Mais les tribunes étaient minuscules et le terrain en très mauvais état. Les dirigeants niçois demandèrent un prêt à la mairie pour construire un stade à la dimension de ses ambitions. Le prêt fut accordé et le terrain trouvé dans le quartier Saint-Maurice, au nord de la ville. Cette parcelle était la propriété de Paul Auguste Gal, horticulteur, qui l’avait lui-même acheté à la famille Caïs de Pierlas. En janvier 1926, l’affaire est conclue et les travaux peuvent débuter.

Délibération du conseil municipal du 18 juin 1927 accordant une subvention de 10.000 francs au club pour la création du stade.
Bail entre la mairie et Paul Auguste Gal, propriétaire du terrain accueillant le stade du Ray.

– 1.1 –

La veille de l’inauguration du Ray

Pour se plonger dans le contexte de son inauguration, vous trouverez ci-après des articles du journal « Le Petit Niçois », dans leur version originale, style et vocabulaire compris. Les informations figurent de manière très discrète dans les pages « sports », preuve que le football était une discipline très anonyme à cette époque. Et si, ce dimanche 30 janvier 1927, le nouveau stade sera bien inauguré par un match, il s’agira étrangement d’un match de… rugby !


Journal « Le Petit Niçois » – Édition du samedi 29 janvier 1927 :

 « L’inauguration du Stade de l’O.G.C.N aura lieu demain »

« La nouvelle de l’inauguration officielle du stade de l’O.G.C.N. a été apprise avec plaisir dans notre ville. Un mouvement de curiosité a gagné les sportifs niçois qui veulent se rendre compte si le projet a été mené à bonne fin. C’est dire la foule qui envahira le Stade de l’O.G.C.N. en assistant à un programme de bon goût. On ne pouvait faire mieux pour consacrer cette journée inaugurale, deux matchs de rugby et d’association contenteront les spectateurs.

Il est à remarquer que l’équipe doit sa principale force dans la défense. Manzi, dans les bois, est un concierge de tout repos ; Lardi et Boulet forment une paire d’arrières difficiles à franchir, les dégagements sont longs et puissants. Garetto, Jaubert et Casara sont des demis bien à leur place servant la ligne d’avants avec précision. Jaubert revient bien avec son jeu de tête et ses deux camarades sont remarqués depuis le début de la saison.

Telle qu’on nous l’a donnée, la ligne d’attaque peut faire bien. Anelli, à la droite, est rapide tout comme Magne à la gauche. Ces deux excellents joueurs servent superbement la triplette du centre qui est composée de Dubois, Nyul et Mistral qui est redoutable pour le goal adverse.

Nous verrons tous ces joueurs à l’œuvre demain. La partie s’annonce superbe d’autant plus que l’O.G.C.N. a l’intention de former définitivement sa ligne d’avants qui opérera le dimanche suivant contre le S.O. Montpellier à Nice.

Nous donnerons, demain, tous les détails complets du programme. Nos lecteurs savent qu’il y aura un superbe match de rugby entre les 22ème et 25ème Bataillons de Chasseurs. Pour l’instant, les détails nous manquent mais nous saurons les présenter au public dans tes termes élogieux. »


– 1.2 –

Le programme du jour de l’inauguration du Ray

 Journal « Le Petit Niçois » – Édition du dimanche 30 janvier 1927 :

« Après de longs mois de travail, l’O.G.C.N. trouvera, aujourd’hui, la récompense de ses efforts. L’ambition d’un club niçois est de posséder un terrain mais peu de projets de ce genre peuvent se réaliser. L’inauguration officielle du stade Saint-Maurice présente une importance capitale car elle consacre le dévouement et la sportivité des dirigeants de l’O.G.C.N.

Les difficultés n’ont pas manqué, une telle entreprise n’a pas été envisagée sans avoir été l’objet d’un sérieux examen ; les dirigeants ne se sont pas rebutés devant les obstacles inévitables pour donner aux sportifs une belle leçon d’énergie.

Le nombreux public qui ira se rendre compte, aujourd’hui, de la magnifique installation du stade ne pourra que féliciter l’O.G.C.N. de l’excellent travail effectué et il assistera par la même occasion à un programme sportif du plus haut intérêt. Beaucoup de personnes qui sont passées au quartier du Ray (en face de l’ancienne fonderie) n’ont certainement jamais eu l’idée qu’on pourrait faire, un jour, d’un terrain inculte, un stade athlétique.

L’O.G.C.N. a réussi ce tour de force unique dans les annales sportives de notre région. En pénétrant sur le terrain en dehors de la surface de jeu au sol souple, on remarque sur la gauche une superbe tribune en ciment armé couverte et pouvant contenir plus de 300 personnes. Sur la droite, un élégant pavillon tient lieu de buffet et un emplacement pour le basket-ball et les boules complètent l’ensemble. Il est à noter, sous la tribune, de spacieux vestiaires avec les douches, les salles de secrétariat et du matériel ainsi que le vestiaire pour l’arbitre.

Rien ne manque à ce stade modèle démontrant toute l’initiative des dirigeants. Les spectateurs apprécieront non seulement la beauté du site mais aussi le superbe programme qui a été dressé. De toute façon, il convient de féliciter chaleureusement l’O.G.C.N et son Comité d’Encouragement pour avoir mené à bonne fin un grand projet qui impose d’une façon définitive l’O.G.C.N. parmi les meilleurs clubs de la région. »

 Le programme :

« Il sera attaqué par un match de rugby qui mettra en présence le 25ème Bataillon de Chasseurs Alpins et l’équipe de l’O.G.C.N. On connaît la belle tenue des vaillants Chasseurs dans les championnats militaires pour qu’il soit inutile d’insister davantage. Le public assistera à de vigoureuses empoignades et applaudira de belles phases de jeu. Le match commencera à 13h15 précises. À 14h30, la sélection de la Côte d’Azur et la division d’honneur de l’O.G.C.N. feront leur entrée sur le terrain. Les équipes seront composées de la façon suivante :

Olympique G. C. N. (maillot rouge et noir vertical) : Anelli, Dubois, Mistral (cap.), Nyui, Magne, Garello, Jaubert, Casara, Boulet, Lardi, Manzi

Sélection de la Côte d’Azur (maillots blancs) : Auvergne, Bessone, Agnely I, Agnely II, Sartorto, Lantéri, L’Egitasco, Nicolai, Lovergne, Bozon, Zunino.

La rencontre sera intéressante ; dans nos précédents numéros, nous avons indiqué les qualités des joueurs des deux équipes. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que les joueurs feront l’impossible pour faire triompher leurs couleurs. Ajoutons que la partie sera dirigée par M. D. Nyul, le réputé réferee de la Fédération Hongroise et membre de la commission du district. »

INSTRUCTIONS AUX JOUEURS ET OFFICIELS : « Les joueurs de rugby devront se trouver au stade à 12h45 et ceux de football, à 14 heures. Les joueurs de la sélection s’en tiendront aux instructions données par le district. Les officiels prendront toutes dispositions pour être en place, à 12h45. Les fonctions seront réparties sur le terrain. »

AVIS AU PUBLIC : « Le stade de l’O.G.C.N. se trouve au quartier du Ray en face de l’ancienne fonderie. Pour s’y rendre, il pourra utiliser le tram n° 1 qui s’arrête à la porte ou le n° 2 (Saint-Maurice), le terrain est à 200 mètres de cette station. Les automobiles seront garées dans un parc en face le terrain.

Le prix des places a été fixé ainsi qu’il suit : tribunes : 10 francs ; Près avec chaises : 6 francs ; secondes : 3 francs. Les militaires paieront demi-tarif aux secondes. »


– 1.3 –

Le compte-rendu de la journée d’inauguration du Ray

Le texte du journal est restitué ci-dessous. Contributeur FB : Yves Mirtillo.

Journal « Le Petit Niçois » – Édition du lundi 31 janvier 1927 :

« L’Olympique Gymnaste-Club de Nice a brillamment inauguré hier

son stade de Saint-Maurice »

« Le Stade de l’Olympique Gymnaste Club de Nice, a été inauguré hier après-midi. Il le fut devant une assistance honnête. Ce ne fut pas la grande foule : seuls la tribune et un côté de la touche étaient garnis de monde.

Le terrain était horrible à voir, avec la pluie qui était tombée toute la nuit. Et les matches de football et de rugby se déroulèrent dans la boue. Quant à l’organisation, souhaitons que dimanche prochain, pour le match OGCN – SO Montpellier, elle soit au point, car, hier, elle ne le fut pas tout à fait. Mais tout s’arrange.

Parmi les personnalités présentes, nous avons noté : MM. F. Calviéra, adjoint au maire ; H. Establet, conseiller d’arrondissement ; J. Roux, de la 3 FA ; C. Goitschel, président du FAC ; Frainet, président de l’I.F.C. ; commandant Lalanne, du 91ème RAM ; capitaine Furet et lieutenant Monchio, de l’I. P. etc., etc. »

Le match de Rugby : « 25ème Bataillon de Chasseurs Alpins bat Olympique Gymnaste-Club par 6 points (1 essai, 1 but sur coup franc), à 3 (1 essai).

La rencontre de rugby, qui devait se disputer à 13h, a commencé avec un retard appréciable et, de ce fait, n’a duré que 30 minutes. Le terrain lourd rendit la partie quelque peu embrouillée et, à part quelques rares instants, la partie fut sans grand intérêt. Dans la première partie de jeu, l’O.G.C.N. sembla avoir un certain avantage, au point de vue territorial, mais les alpins ne tardèrent point pour réagir. Un point sur coup franc, leur permit d’ouvrir le score. Peu après, l’OGCN, par l’entremise de Laurent Brun, marque un bel essai. Et, avant la fin, Drauteil, marquant un bel essai, donne la victoire au « team » des Chasseurs alpins.

Dans l’ensemble, la partie ne fut pas des plus intéressantes à suivre ; gâchée à tout instant par de trop nombreuses mêlées. Quoique moins lourds, les chasseurs avaient un net avantage en mêlée et en touche.

L’arbitre de la rencontre eut beaucoup de travail et s’acquitta excellemment de sa tâche. – B. C. »

Le match de football : « Olympique Gymnaste-Club de Nice bat Sélection de la Côte d’Azur par 3 buts à 2.

La partie de rugby terminée, M. Nyul, arbitre officiel, appelle les équipes de football.

Les sélectionnés partent à l’attaque. Auvergne descend, mais Manzi, l’arrête. L’O.G.C.N., sur le dégagement du goal, part vers les buts de Zunino. Magne centre, Mistral marque. »

O.G.C.N.  1 – Sélection 0

Sur la remise en jeu, Auvergne, lancé par Bessone, passe Casare et Boulet en vitesse et égalise.

O.G.C.N. 1 – Sélection 1

« Reifer lance Garetto, Maggiore intervient. Une lutte Lardi – Sartoris se termine à l’avantage du mentonnais qui passe à Bessone, Manzi met en corner que Sartoris donne sans résultat. Nicolaï donne à Bessone, Auvergne reçoit, descend. Manzi doit concéder le corner. Une passe de Nyul à Mistral file en touche. Magne, blessé, quitte le terrain pour dix minutes.

Lovergne transmet à Sartoris, qui botte, Manzi laisse échapper la balle qui est dégagée par Boulet. Une descente des blancs (ils l’étaient si peu avec la boue !) est enrayée par Soukkub. Agnelly essaie sans résultat le but. Magne passe à Reiter. Celui-ci shoote et force Zunino à exécuter un beau plongeon et Bozon dégage. Un autre arrêt de Zunino intercepte un centre de Garetto. Bessone transmet à Auvergne qui botte. Manzi arrête. Notons le beau travail de Pegliasco et de Lovergne qui se démènent comme de beaux diables.

Magne reçoit de Casara, passe Maggiore, centre, Reiter reprend. »

O.G.C.N. 2. Sélection 1

« Une descente de Sartoris, Boulet dégage. Garetto part, déplace le jeu à gauche. Magne shoote et met à côté. Le public applaudit à tout rompre un fougueux déboulé de l’international Auvergne qui met cependant à côté. Devant les bois Olympiens, a lieu un cafouillage. La lutte est indécise. Bessone met au-dessus ! Magne exécute un superbe centre et oblige Zunino à faire un plongeon très difficile. Nicolaï met le frein à deux descentes de l’aile droite des « rouge et noir ». Un hors-jeu de Mistral arrête encore une descente. Une passe de Nyul à Mistral aboutit en 6 mètres. Et la mi-temps intervient. 

Après le repos, Raoul Barnoin prend la place de Garetto. Les sélectionnés repartent de plus vive allure. Auvergne sprinte, passe en trombe Casara et Boulet et shoote de la ligne de touche de but. Manzi ne peut empêcher la balle d’entrer. »

O.G.C.N. 2 – Sélection 2

« Sartoris sert Agnelly I qui shoote… dans les jambes de Boulet qui n’a aucune peine à dégager. Sur descente des niçois, Maggiore met en touche. Zunino arrête une descente dangereuse de l’O.G.C.N. Lovergne part en driblant, traverse la moitié du terrain et transmet à Sartoris. Un shoot de ce dernier est arrêté par Manzi. Une altercation entre Pegliasco et Nyui est sanctionnée par un coup franc que Nicolaï donne sans résultat. Notons à ce moment un superbe arrêt de Zunino sur descente de Magne. Auvergne, sur une longue passe d’Agnelly. Il obtient un corner. Rien. Raoul Barnoin descend. La balle va à Mistral et à Reiter. Rien. »


– 2 –

 Les évolutions du Ray

La première rencontre officielle aura lieu le 6 février 1927 et se soldera par une défaite face au S.O Montpellier (0-3). L’OGC Nice terminera la saison à la cinquième place (sur six équipes) et jouera un match de barrage pour se maintenir en DH-B, ce que les aiglons feront en battant l’Olympique de Florensac (2-1).

Celui que l’on appelle le « stade de l’OGCN » contient alors 2.500 places incluant une tribune en ciment armé de 300 places.

En 1936, de nouveaux travaux permettent au Ray de gagner 500 places et, surtout, de se couvrir de deux nouveaux toits situés sur les tribunes Est et Sud.

En 1948, le stade est entièrement rénové et sa capacité portée à 17.000 places, dont une nouvelle tribune d’honneur couverte d’une capacité de 3.000 places.

Pendant les travaux, qui ont lieu durant la saison 1947/1948, le Gym joua ses rencontres à domicile sur le stade municipal, aujourd’hui « Méarelli », situé à Saint-Augustin. Une saison qui verra d’ailleurs les rouges et noirs accéder à la première division.

Par la suite, les excellents résultats de l’équipe attirèrent un public de plus en plus nombreux. Pour les accueillir, le Ray connaîtra une croissance régulière de sa capacité : 20.000 places en 1949, puis 22.000 places en 1951. Pourtant, en 1952, le peuple niçois gronde ! Pour preuve, un billet paru dans le Nice-Matin du 13 mai 1952 :


Le Léo Lagrange est bien trop petit !

«On a pu se rendre compte encore dimanche de l’exiguïté des différentes enceintes du stade Léo Lagrange à Saint Maurice.

Nous connaissons des centaines de personnes qui, faute de pouvoir trouver des places, doivent se contenter de suivre le match à la radio.

Le stade de 22 000 places à Nice est devenu notoirement insuffisant. Le public est mal à l’aise et peut protester à bon droit.

Les résultats obtenus par l’O.G.C. Nice appellent des améliorations constantes dans tous les domaines, notamment téléphonique de la presse (il n’y a qu’une ligne téléphonique pour parfois six envoyés spéciaux de journaux du soir).

Nous appelons l’attention des services intéressés sur ce que tout le monde sollicite… avec raison !»


Face à la fronde populaire, le Ray améliore ses conditions d’accueil et sa capacité, passant de 22.000 à 24.000 places en 1955, puis à 26.600 places en 1958 et enfin à 27.691 en 1960. Malgré cette capacité, le record absolu (officiel) en termes de remplissage reste bloqué à 22 908 spectateurs, le 8 mars 1959, lors d’un match de championnat opposant l’OGC Nice au Stade de Reims (victoire 4-0).

Dans les années 1960, des règles de sécurité conduisent à réduire la capacité à 23.500 places.

Durant les années 70, l’OGC Nice reprend des couleurs sur le terrain. La mairie s’affaire et cogite sérieusement à l’édification d’une nouvelle tribune. Le temps de la réflexion et de la construction, il faudra attendre l’année 1980 pour voir inaugurée cette tribune reconnaissable par son toit bleu, portant le potentiel d’accueil du Ray à 28.000 places. Le Ray n’ira pas plus haut…

En avril 1992, la tribune Est est maltraitée par des supporters bastiais lors d’un match de coupe de France. 488 sièges et plusieurs barrières de protection (pourtant scellées dans le béton) sont arrachés. Après cette rencontre, l’accès à la tribune est interdit le temps d’entreprendre des travaux de réfection. Il faudra patienter huit mois pour que ces derniers débutent… Lors de la pose des nouveaux sièges, l’entreprise éclate malencontreusement de nombreux morceaux de béton jusqu’à mettre à nue l’armature en acier de la tribune. Les travaux sont immédiatement stoppés…

Seize mois plus tard, le drame de Furiani conduit à une inspection minutieuse de tous les stades français. À Nice, non seulement la tribune Est est dans le collimateur, mais on détecte aussi des faiblesses dans le haut de la tribune Nord. La situation est alors très claire : soit des travaux sont réalisés, soit l’OGC Nice ne pourra plus jouer au Ray.

En juin 1994, la tribune Est est détruite, faisant tomber la capacité à 12.500 places. L’objectif est d’en construire une nouvelle, mais les coupes dans les budgets municipaux conduiront à opter pour l’installation d’une tribune tubulaire, en février 1997. Entre 1994 et 1997, les joueurs niçois évolueront dans un stade composé de trois tribunes.

Il faudra attendre le début des années 2000 pour que les Niçois retrouvent l’envie de monter au stade, grâce à une remontée en D1 et une saison exceptionnelle des hommes de l’entraîneur Gernot Rohr (2002/2003).

Des travaux d’aménagement de la tribune Nord, avec l’installation de structures tubulaires, vont permettre d’augmenter la capacité à 18.000 spectateurs.

Le 1er septembre 2013, le dernier match officiel joué au Ray oppose l’OGC Nice à Montpellier, soit la même affiche que celle proposée lors du premier match officiel joué au Ray, 86 ans plus tôt. La boucle est bouclée !


Évolution de la capacité du stade du Ray :

Année Capacité
1927
1936
1948
1949
1951
1955
1958
1960
1963
1969
1980
1992
1994
1997
2002
2003
2004
2011
2013
2.500
3.000
17.000
20.000
22.000
24.000
26.600
27.691
25.000
23.500
28.000
16.000
12.500
15.761
17.415
18.049
18.696
18.292
17.415


– 3 –

1960 : l’éclairage du Ray

Les quatre imposants pylônes bleus furent installés dans le courant de l’année 1960. Le 7 août de cette année se tient, pour la première fois dans l’histoire du Ray, un rencontre en nocturne (match amical OGC Nice – Valence (0-1)). Pour la petite histoire, ce sont les entreprises Botto et Guillot qui réalisèrent les travaux d’installation de l’éclairage.

D’une hauteur de 36 mètres chacun, ces tours pouvaient résister à un vent de 150 km/h. Chaque tour était constituée d’un pylône télescopique composé de 3 éléments mobiles pouvant s’emboiter les uns dans les autres (hauteur de chaque élément : 6,65 mètres) et d’un élément fixe de pied de 9 mètres de haut. Au sommet, une plateforme de 7 mètres de hauteur supportait 16 projecteurs de 75 kg chacun. À l’origine, les tours pouvaient donc être montés en position « haute », avec tous les pylônes déployés, ou en position « basse », sans aucun pylône déployé. Cette « option » devait permettre une facilité de montage et de démontage, le cahier des charges prévoyant un déplacement possible en cas d’extension du stade du Ray.

31/10/1959. Procès-verbal de la délibération de la mairie de Nice concernant l’attribution du marché de l’installation de l’éclairage au Ray.
Plan du pylône dans sa position « déployée ».
Un match au Ray peu après l’installation des pylônes… Le public les prend d’assaut dangereusement pour disposer d’une meilleure vue. Afin d’éviter ces comportements risqués, on revêtira le bas des pylônes de plaques métalliques (voir photo suivante). Contributeur FB : Hervé Dekeyne.


– 4 –

Le Ray en photos


– 4.1 –

Le Ray de 1927 à 1946

Le Ray en 1927. En bas à gauche, la première tribune en ciment armé couverte du Ray pouvant contenir 300 personnes. Elle était située à l’ouest du stade. Sous la tribune, les premiers vestiaires avec douches, salles de secrétariat, matériel et vestiaire pour l’arbitre. Contributeur FB : Yves Mirtillo.

 

Le Ray en 1929 avec une seule tribune couverte et construite en ciment armé (à gauche).
Le Ray le 1er décembre 1929 lors d’un match OGC Nice – O. Marseille (0-3). Le Niçois Édouard Crut et le Marseillais Jean Boyer. Au fond à gauche, la tribune Nord.
Le Ray vers 1930. Au fond, la tribune Nord et derrière elle, un dancing nommé « Le Bad ». En 1932, le club recevra une facture de 341.000 (anciens) francs envoyée par le dancing pour payer les dommages causés par les ballons passés par dessus la tribune et ayant  brisé les vitres du dancing !

 

Le Ray en 1932. Au fond, la première tribune Ouest.
Une équipe de Minimes du Gym au Ray en 1934. Derrière, la première tribune en ciment armée de 300 places.
Le Ray en 1935.
En 1936, de nouveaux travaux permettent au Ray de gagner 500 places et, surtout, de se couvrir de deux nouveaux toits situés sur les tribunes Est et Nord. Contributeur FB : Patrick Perez.
En 1936, une équipe Juniors du Gym au stade du Ray. À gauche, la première tribune en ciment armé du Ray.
Le Ray et sa tribune Est couverte en 1936, lors d’un OGC Nice – Montpellier.
Stade du Ray en 1939 : l’équipe des minimes de l’OGC Nice au stade du Ray. À gauche, on aperçoit toujours la tribune principale de 300 places.
1940 : le stade du Ray et sa tribune Nord.

Ci-dessous une vidéo datant de 1940/1941. Elle présente le résumé d’un match entre une sélection de Nice/Cannes et l’équipe de Suisse (contributeur FB : Yves Mirtillo) :

26 septembre 1943. Championnat de France des équipes fédérales avec le match Nice Côte d’Azur – Toulouse Pyrénées. Au fond, la tribune Est.
Le Ray le dimanche 3 octobre 1943. Match de championnat professionnel des équipes fédérales. Sélection Nice Côte d’Azur – Clermont Auvergne (1-1). À droite, la tribune Est couverte.

– 4.2 –

Le Ray de 1947 à 1979

En 1947 et 1948, le stade est entièrement rénové et sa capacité portée à 17.000 places, dont une nouvelle tribune d’honneur couverte d’une capacité de 3.000 places.

Durant la saison 1947/1948, la tribune Est en béton armée et couverte est construite. Ici les échafaudages soutenant le toit durant sa construction. Contributeur FB : Guillaume Jacobelli.
1947/1948. Construction de la tribune Est en béton armée et couverte. Les ouvriers s’affairent sur le chantier. Contributeur FB : Guillaume Jacobelli.
1947/1948. À gauche, la nouvelle tribune nord en béton armée et non couverte. Contributeur FB : Guillaume Jacobelli.
1947/1948. Construction de la tribune Sud en béton armé. Contributeur FB : Guillaume Jacobelli.
1951. Construction de la rotonde qui accueillera la billetterie du Ray.

 

1951. Construction de la rotonde (ici, le toit).
Le Ray vu du ciel en 1952 avec ses nouvelles tribunes Est, Nord et Sud. Les travaux d’agrandissement de la tribune Ouest ont commencé.
Le Ray dans les années 50 vu depuis les jardins d’une maison située derrière la tribune Nord. Contributeur FB : Coco de Nice.
Stade du Ray en 1955. Le gardien de but du Gym, Henri Hairabedian, s’envole. Au fond, la tribune Ouest.
1958. Des gamins jouent un match sur le terrain jouxtant le stade du Ray (en haut, la tribune ouest).
La tribune Nord du Ray le 4 février 1960 lors du match de coupe d’Europe OGC Nice – Real Madrid.
Le stade du Ray en 1960 lors d’une cérémonie de commémoration du rattachement de Nice à la France. En arrière-plan, l’ancienne église du Ray et au fond, la construction des bâtiments du « 54 » avenue du Ray, résidence Comte de Falicon.
Le Ray en 1962. Il conservera cette configuration entre 1962 et 1980. Contributeur FB : Pascal Masson.
La tribune Ouest du Ray est comble lors d’un match au début des années 60.
Le quartier du Ray et son stade dans les années 1960. Contributeur FB : Coco de Nice.

 

Le Ray vu du ciel en 1965. Sa capacité est alors de 27.691 places.
Dans la tribune Ouest du Ray en 1969. Contributeur FB : François Bouserez.
Le Ray en 1972. Vue sur les tribunes Ouest et Nord (contributeur FB : Hervé Dekeyne).

 

– 4.3 –

Le Ray de 1980 à 2013

En 1980, la tribune Ouest couverte avec son toit bleu est construite (à gauche), portant la capacité du Ray à 28.000 places. Contributeur FB : Christian Blanchi.
Nice avec le bleu de la Méditerranée… et celui du toit du stade du Ray.
Le Ray et ses tribunes Ouest et Nord, le 21 août 1981, avant le match Nice-Laval (1-2). Contributeur FB : photomontage André Bulmé.
Le Ray à la fin des années 80. Contributeur FB : Hervé Dekeyne.
Le Ray en 1994 et sa tribune Est inoccupée depuis avril 1992 suite à des fragilités constatées lors de travaux réalisés suite aux dégâts causés par les supporters de Bastia. Un temps, il avait été envisagé de la rouvrir sans sièges, mais cette proposition sera refusée par la commission de sécurité.
Le Ray en mai 1996. La tribune Est a été détruite en 1994 avec le projet d’en reconstruire une nouvelle. Un projet jamais abouti. Entre 1994 et 1997, le Gym jouera dans un stade composé de trois tribunes. En février 1997, c’est une structure tubulaire qui sera montée. Contributeur FB : Thierry d’Aqui.
En février 1997, une structure tubulaire est construite en lieu et place de l’ancienne tribune Est en béton armé. Le haut de la tribune Nord est désormais condamné pour des des raisons de sécurité.
En 2002, suite à la remontée du Gym en 1ère division, le haut de la tribune Nord est détruit de façon à pouvoir installer une nouvelle structure tubulaire, portant la capacité totale à 17.415 places.

La tribune Ouest du Ray est complète lors de la 1/2 finale de la coupe de France entre le Gym et Lille le 19 avril 2011.
Le Ray, dans sa dernière configuration, en 2013.
Le Ray, au complet, dans sa dernière configuration, en 2013.

 


– 5 –

Le Ray en chiffres

  • 1er match : dimanche 30 janvier 1927. OGC Nice/Sélection Côte d’Azur (3-2)
  • 1er match officiel : dimanche 6 février 1927. OGC Nice/Montpellier (0-3)
  • Dernier match : dimanche 1er septembre 2013. OGC Nice/Montpellier (2-2)
  • 1er but marqué : dimanche 30 janvier 1927 (Mistral, OGC Nice)
  • Dernier but marqué : dimanche 1er septembre 2013 (Saka Tiéné, Montpellier)
  • 2173 matchs joués :
    • 994 matchs de D1
    • 363 de D2
    • 69 matchs de championnat de guerre (1939/1945)
    • 68 matchs de coupe de France
    • 16 matchs de coupes d’Europe
    • 108 de coupes et tournois divers
    • 491 matchs amicaux
  •  1ère victoire avec plus de 5 buts marqués : 3 mai 1936 (victoire 6-2 contre Dunkerque)
  • Plus grand nombre de buts marqués :
    • 8-1 contre Nîmes en janvier 1939
    • 8-2 contre Rennes en janvier 1939
    • 8-0 contre Rennes en mars 1949
    • 8-0 contre Sedan en 1957
  • Record d’affluence : 22 908 spectateurs, le dimanche 8 mars 1959. OGC Nice – Stade de Reims en première division (4-0)
  • Plus faible affluence (temps modernes) : 800 spectateurs, le samedi 9 janvier 1993. OGC Nice – Valence en deuxième division (0-0)
  • Plus forte moyenne : 15 233 lors de la saison 1951/1952 (classement final OGC Nice : 1er de première division)
  • Plus faible moyenne (temps moderne) : 1 787 spectateurs lors de la saison 1991/1992 (classement final OGC Nice : 9ème de deuxième division)
  • Premier match en nocturne : le dimanche 7 aout 1960. OGC Nice – Valence (Espagne). Match amical.

Sources :

. Livres : « OGC Nice : cent ans de passion » (Michel Oreggia – Éditions Gilletta) ; « C’était le Ray, une ville, un stade » (Thierry Camous – Éditions Gilletta) ; « Stade du Ray : journal intime d’un supporter niçois » et « OGC Nice : un club dans la ville » (Serge Gloumeaud).

. Journaux et revues : Nice-Matin ; Le Petit Niçois ; L’Éclaireur du Soir ; Miroir du sport

. OGC Nice 

. Archives départementales des Alpes-Maritimes.

. Groupe Facebook « OGC Nice Histoire – Le musée du Gym« 

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